DIEYNABA DIALLO est une productrice du Sénégal oriental, qui grâce à son leadership et son engagement, a pu entrainer avec elle tout son village dans la transition agroécologique, avec l’accompagnement d’Enda Pronat.
Dieynaba Diallo habite dans le village de Sinthiou Sambarou, dans la commune de Ndoga Babacar. Mère de 8 enfants, seconde femme d’un ménage polygame, c’est une paysanne fermement engagée dans l’agroécologie. C’est en 2017 qu’elle intègre le programme d’Enda Pronat, d’accompagnement des exploitations familiales (haatandé) dans la transition agroécologique. Elle est la seule à l’époque à croire à l’agroécologie. Mais grâce à son engagement, son leadership, sa détermination, et les résultats qu’elle a obtenus, elle a pu convaincre progressivement sa communauté villageoise de rentrer dans le processus.
D’après elle, « l’accompagnement d’Enda a permis de renforcer l’autonomie des femmes de toute la zone. Les femmes ont plus accès à la terre, elles contribuent davantage aux décisions concernant les exploitations familiales. Elles connaissent mieux leurs droits et devoirs, et les chefs de ménage se concertent avec elles pour les activités champêtres et pour prendre les décisions en lien avec le ménage. C’est grâce à Enda Pronat que j’ai eu cette opportunité de me sentir importante. »
Ainsi, avant d’être appuyée par Enda Pronat, elle se débrouillait seule dans ses champs avec ses enfants qui sont jeunes. Les enfants de sa co épouse étaient grands et ne s’occupaient que des champs de leur mère. Mais avec l’accompagnement d’Enda elle a eu du matériel et des semences pour l’aider à valoriser ses terres, et elle a réussi à acheter une charrette et un cheval pour emblaver une superficie plus importante. Elle ajoute qu’ « avant les hommes emblavaient leur champ, puis allaient emblaver les champs des femmes, mais maintenant les femmes peuvent semer à temps, et elles ne dépendent plus des hommes ».
D’autre part, elle et les autres femmes du village avaient tout le temps des problèmes en période de soudure, elles avaient
des difficultés pour donner à manger à leurs enfants. Mais « avec l’appui des animateurs de la Fédération Yakar Niani Wulli et de Enda Pronat, les femmes ont pu faire une banque céréalière, et elles gèrent mieux la période de soudure. Chacune prend 50 ou 100 Kg dans la banque quand elle en a besoin, et après les récoltes elle rembourse avec des intérêts (10 kg / 50 kg empruntés). » Elles ont donc gagné en autonomie et ont renforcé la sécurité alimentaire de leurs enfants.
Elle-même présidente du GPF Kawral Sinthiou Sambarou qui regroupe 30 femmes autour d’activités d’agriculture et d’élevage, elle a remarqué que « l’accompagnement d’Enda Pronat a permis aux femmes d’être davantage dans les instances de décision. Par exemple certaines ont intégré activement les conseils municipaux. D’autres sont devenues Présidentes d’Union de producteurs, lors du récent renouvellement » (trois Présidentes sur un total de six unions).
Selon Dieynaba Diallo, « les pratiques agroécologiques ont un impact important dans la fertilisation et la santé des sols, mais aussi au niveau de la santé humaine ». Emmenées par Dieynaba, lesfemmes de son GPF ont leur jardin agroécologique aménagé et suivi par Enda Pronat, qui leur permet de subvenir à leurs besoins, de gérer l’étude de leurs enfants et d’avoir de l’aliment de bétail pour le petit ruminant.