Le projet BRACED (Building Resilience and Adaptation to Climate Extremes and Disasters -Programme de Renforcement de la Résilience et de l’Adaptation aux Episodes Climatiques Extrêmes et aux Désastres) a pour objectif général de renforcer les moyens d’adaptation aux changements climatiques des familles très pauvres et pauvres dans la bande Sahélo-saharienne par l’optimisation de la mobilité locale et transfrontalière des animaux. En effet, le fait de pouvoir circuler avec leur bétail le long des pistes transfrontalières aide les pasteurs et agropasteurs du Sahel à gérer les variabilités climatiques, à trouver des zones de repli en cas de sécheresse aigüe, et à accéder aux marchés. Le projet ambitionne donc de renforcer la résilience des pasteurs et agropasteurs (femmes, hommes, enfants) en sécurisant les pistes transfrontalières stratégiques, en fournissant des services de base, en aidant les communautés et les parties prenantes à mener un plaidoyer pour la mobilité transfrontalière du bétail et pour l’élaboration de politiques appropriées à l’échelle locale, nationale et de la CEDEAO (Afrique de l’Ouest). Le projet intervient au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger depuis 2014. Au Sénégal, sa zone d’intervention se limitait à la zone sylvopastorale jusqu’en 2017, et c’est pour étendre ses activités dans la zone du Delta et du lac de Guiers qu’Enda Pronat a été intégrée en début d’année 2018, avec le CIRAD en appui technique. Dans la zone du projet où Enda Pronat intervient, une des principales activités consiste à appuyer les collectivités territoriales dans l’identification et la sécurisation des couloirs et pistes de passage des animaux pour réguler le passage et atténuer les tensions entre agriculteurs et éleveurs, dans une zone où le front agricole et les agro industries envahissent de plus en plus de nouvelles terres, bloquant ainsi des passages. C’est pourquoi une mission du projet a été organisée fin septembre, pour faire l’identification des axes et couloirs prioritaires de transhumance dans chaque commune (Keur Momar Sarr, Syer, Ngnith) avec les conseillers municipaux, les agents fonciers et les chefs de villages des localités traversées par ces couloirs. Les couloirs ont donc été identifiés, et suite à une formation SIG (Système d’Information Géographique), une cartographie a pu être élaborée. La suite des activités consistera à partager les différents tracés avec les communautés et les collectivités, avant d’aller vers les négociations et les délibérations pour sécuriser avec des balises les pistes et toutes les autres ressources aux abords des couloirs (zones de pâturage, mares, points d’eau, parcs à vaccination, marchés à bétail, etc…). Le même travail sera ensuite effectué d’un côté dans les communes frontalières avec la Mauritanie pour prendre en compte la transhumance internationale, et d’un autre côté dans des communes de la zone sylvo pastorales pour faire la jonction avec les couloirs déjà matérialisés. Ainsi, ce maillage complet permettra d’éviter au maximum les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et de protéger la ressource pastorale.