La zone sylvo pastorale a accueilli la quatrième étape de la caravane de la Dynamique nationale pour une transition agroécologique au Sénégal (DyTAES) du 15 au 16 février 2022 à Linguère. Présidée par le Préfet du Département de Linguère, cette étape a été une opportunité pour les éleveurs de formuler des recommandations pour une prise en compte de leurs préoccupations dans le dialogue politique national porté par la DyTAES. Selon Malick SOW, Secrétaire général de FAPAL (Fédération des agropasteurs de la région de louga), « Le pastoralisme est souvent le parent pauvre des politiques, l’élevage est le secteur qui subit le plus l’accentuation du phénomène du changement climatique. Il est donc nécessaire de renforcer la résilience des éleveurs en instaurant des mécanismes de gouvernance plus ambitieux et durables. »
Après la première journée consacrée au lancement et aux travaux de groupes, des visites de terrain ont été organisées à Barkédji et à Widou Thingoli. Elles ont permis de découvrir des initiatives agroécologiques développées dans ces deux zones. A Barkédji ces initiatives sont portées surtout par des femmes. Par exemples, on peut citer :
- Le périmètre maraicher des femmes de Diabal, une parcelle de 0.5 ha exploitée par 50 productrices qui y cultivent l’oseille, le gombo, l’aubergine, le poivron et les plantes aromatiques. Ces cultures sont destinées principalement à l’autoconsommation pour contribuer à la sécurité alimentaire des ménages mais elles permettent également aux femmes de tirer quelques revenus pour gérer leurs dépenses quotidiennes.
- La ferme de Awa Alassane Sow nommée la reine du nema (Maralfalfa), est un champs Ecole paysan qui montre une méthode alternative pour faire vivre son troupeau. Elle promeut la stabulation de la race locale et de la race guzerat (race brésilienne) pour la production laitière et de la viande. Cette technique permet aussi de produire de la matière organique pour le micro jardin qui produit des légumes bio et du fourrage (Panicum). La ferme est devenue un champs pilote ou il y a eu beaucoup de visites d’échanges avec d’autres acteurs.
Cette initiative a permis de tirer beaucoup de profit, avec la culture fourragère, elle a noté une diminution considérable des charges d’alimentation du bétail à hauteur de 60%. C’est aussi un moyen de fixer les éleveurs dans leur localité. Aujourd’hui, le champs école fournit des boutures pour la vulgarisation de la culture du fourrage dans la zone et un peu partout dans la région de Matam. Et au cours de l’année 2021 la vente des boutures de Panicum a permis à la reine de nema d’enregistrer des revenus s’élevant à 1 200 000FCFA (Un Million Deux cent Mille Franc CFA) ce qui lui a permis d’acheter de nouvelles vaches pour augmenter son troupeau.
Si les femmes à Barkédji arrivent à intégrer l’agriculture dans l’élevage, à Widou Thingoli, les éleveurs souffrent pour trouver du pâturage et de l’eau. Ils sont obligés de parcourir de longues distances pour sauver le bétail.
Bref, l’étape de Louga était très riche par sa particularité. Pendant deux jours, les échanges ont porté essentiellement sur les questions pastorales. Elle a été clôturée par un focus group sur une potentielle mise en place d’une dynamique locale de transition agroécologue (DyTAEL) dans la zone