La coordination de la Convergence Globale de Lutte pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest s’est réunie du 1er au 3 avril 2021 pour faire le bilan des actions menées depuis 2019, et préparer la suite. Enda Pronat a pris part à cette rencontre.
C’est à Selingué, dans le Sud-Ouest du Mali, que les points focaux des plateformes nationales membres de la Convergence Globale de Lutte pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-OA) se sont réunis pendant 3 jours, pour la rencontre biannuelle de ce réseau d’organisations de la société civile ouest africaine.
La rencontre fut l’occasion de rappeler l’historique de la CGLTE-OA, dont la genèse remonte au Forum Social Africain à Dakar en 2014. L’idée s’est ensuite affinée en 2015 au Forum Social Mondial de Tunis, avant d’aboutir la même année à l’élaboration et à la validation d’un plan d’action lors d’une rencontre organisée au Centre international de formation en agroécologie paysanne de Nyéléni (CIFAN) au Mali. Cet événement fut le point de départ d’une véritable synergie d’actions sous régionales contre les accaparements des terres et de l’eau, baptisée Convergence des luttes pour la terre et l’eau ouest africaine (CGLTE OA), et structurée d’une commission de coordination régionale, d’une commission de communication, et de 14 plateformes nationales. Une analyse des forces et faiblesses de la convergence a été faites à travers des échanges entre les participants, notamment en lien avec son système organisationnel.
Des bilans ont été dressés concernant l’exécution du plan d’actions mis en œuvre lors de la dernière rencontre de la Convergence au Bénin en 2018, et les activités menées par les plateformes nationales. Des recommandations ont été formulées pour la suite des actions à mener en 2021, et un début de plan d’action 2022-2024 a été élaboré, divisé en six axes : 1) le renforcement de la convergence et des plateformes nationales, 2) le foncier, 3) la promotion de l’agroécologie paysanne, 4) la promotion des droits humains, 5) la promotion du genre, et 6) la communication.
Les participant-e-s ont également travaillé sur les préparatifs de la 3e édition de la caravane sous régionale, activité phare de la CGLTE-AO, prévue du 28 octobre au 18 novembre 2021. Les deux caravanes précédentes ont chacune touchées environ 10 000 personnes et mobilisées 300 organisations, tout au long des pays traversés. La 3eme caravane devrait parcourir la Gambie comme pays de départ, puis le Sénégal, la Guinée Bissau, ensuite la Guinée, et enfin pour finir avec la Sierra Léone à Freetown.
Les Sénégalais ont prévu de se rendre très prochainement en Gambie, nouveaux arrivants dans la caravane, afin de bien préparer l’événement ensemble. Bien que certaines inquiétudes persistent, notamment en lien avec le contexte de pandémie, les membres de la CGLTE-OA restent confiants sur la tenue de l’événement.
Un « Document de plaidoyers communs pour une gouvernance foncière responsable inclusive et équitable en Afrique de l’Ouest sécurisant le droit des communautés dont les femmes et enfants » a été partagé et amendé par l’assemblée. Ce document devra être remis au Président en fonction de la CEDEAO, le Président de la République du Ghana, ainsi qu’aux différents chefs d’Etat de la CEDEAO.
Enfin, les participant-e-s ont échangé sur la mise en place d’un système d’alerte pour protéger les militants actifs de la CGLTE-AO ou autres activistes par des organisations de droits humains au niveau national, régional et international.
Prochaine étape : organisation d’un atelier au Burkina Faso au mois de mai 2021, pour mettre en place des mesures préventives de protection des personnes et des données, et réfléchir au format de système d’alerte le mieux adapté à la Convergence.