Les 23 et 24 mars 2021, Enda Pronat et Am Be Koun ont tendu la main à d’autres acteurs de la zone de Tambacounda pour unir leurs efforts en vue de mettre à l’échelle la Transition Agroécologique dans la localité.
77 participant-e-s issus des organisations de producteurs, d’ONG, d’institutions de recherche et de formation, de privés, de collectivités territoriales et des services techniques des communes de Koussanar, Ndoga Babacar, Bala, Koar et Sinthiou Maleme ont répondu à l’appel.
L’atelier s’est déroulé sur deux jours au niveau de la mairie en présence des représentants du Préfet et du maire de Tambacounda et du sous-préfet de Koussanar. Cette rencontre a débuté par le partage du document de contribution politique de la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal. Puis quelques initiatives réussies en agroécologie dans la zone ont été présentées. Les participants ont ensuite échangé sur la vision, la mission et les objectifs de la DyTAES. Et finalement, une feuille de route pour la mise en place de la Dynamique pour la Transition Agroécologique au niveau Local, à Tambacounda, a été définie collectivement.
Au Sénégal, depuis plusieurs décennies, des organisations de la société civile, des institutions de recherche, certaines communes et l’Etat portent diverses initiatives pour développer l’agroécologie. Plus récemment, l’Etat sénégalais a placé la transition agroécologique parmi les cinq initiatives majeures du Plan d’Action Prioritaire de la deuxième phase du Plan Sénégal Emergent (2019-2023).
En effet, au Sénégal et plus globalement dans le Sahel, l’agroécologie apparaît de plus en plus comme une réponse pertinente à la problématique d’adaptation agricole de la région, que ce soit en matière de gestion de l’eau, de préservation du sol contre l’érosion ou de gestion de sa fertilité.
Ainsi, en mai 2019, faisant suite à la déclaration de l’Etat, les différentes organisations et plateformes engagées dans l’agroécologie au Sénégal ont décidé de se réunir au sein d’une seule alliance, la DyTAES, dans le but de mener une action de dialogue politique avec le Gouvernement.
La « Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal » (DyTAES) est un réseau qui regroupe des organisations faîtières de producteurs, de consommateurs, des ONG et des institutions de recherches, des réseaux d’organisations de la société civile sénégalaise et un réseau d’élus locaux engagés dans la transition agroécologique.
Issu d’un large processus de consultation dans les différentes régions du Sénégal, le document de contribution aux politiques nationales de TAE élaboré par la DyTAES[1], constitue un premier investissement collectif pour une TAE dont la nécessité fait l’objet d’un consensus national. Ce document a été partagé avec les décideurs lors des Journées de l’Agroécologie de janvier 2020.
A l’issue de ces journées, la DyTAES a inscrit entre autres actions dans sa feuille de route la mobilisation des acteurs au niveau local pour accompagner des dynamiques territoriales de mise à l’échelle de l’agroécologie, et ainsi construire des modèles afin d’alimenter le dialogue politique et améliorer les recommandations déjà formulées. Ainsi, cette mobilisation devrait se structurer au sein de cadres locaux – Dynamique pour la Transition Agroécologique au niveau Local (DyTAEL) – qui seraient chargés de nourrir et d’outiller la DyTAES dans le dialogue national avec le gouvernement sénégalais.
Dans les départements de Tambacounda et de Goudiry, situés dans la région de Tambacounda, des initiatives sont entreprises par plusieurs acteurs de développement, mais à des échelles réduites et de façon éparse dans l’espace.
Ces interventions généralement marquées par des moyens limités et un manque de concertation justifient aujourd’hui la mobilisation des acteurs autour d’une dynamique locale pour une véritable mise à l’échelle de la transition agroécologique. C’est dans ce sens qu’a été organisé un atelier de réflexion sur la mise en place d’une dynamique locale pour la transition agroécologique au niveau local (DyTAEL).
La feuille de route élaborée à l’issue de cet atelier regroupe des activités portées par une quinzaine d’organisations (OP, ONG, services techniques, mairies,…) désormais responsables de la réussite de cette dynamique.
« Nous avons le devoir de communiquer et de travailler ensemble pour réussir. Demain nous devrons tirer le bilan de nos actions » a rappelé le représentant du maire de Tambacounda lors de la clôture de la rencontre. Il a insisté aussi sur la nécessité d’organiser des sessions spéciales sur l’agroécologie avec les conseils municipaux pour favoriser une appropriation. Cela permettra à chaque conseiller d’être porte-voix de l’agroécologie dans son village.
Cet atelier a pu être financé grâce à l’appui des projets AVACLIM et Desira FAIRS, dont l’objectif est respectivement d’organiser des échanges sur les pratiques ou initiatives agroécologiques entre des praticiens ou acteurs de terrains, et de rassembler les acteurs engagés dans l’agroécologie pour porter le dialogue politique au niveau local