L'initiative ASADAO A LA FOIRE DE DJIMINI: Un engagement pour l'agroécologie et la souveraineté semenciére en Afrique de l'ouest.

La 8ᵉ Foire ouest-africaine des semences paysannes s’est tenue à Djimini, Vélingara, du 12 au 14 novembre 2024, rassemblant près de 300 participants venus célébrer « l’autonomie semencière et la souveraineté alimentaire : enjeux et défis pour la semence paysanne ». Ce grand rendez-vous a permis aux acteurs de l’agroécologie, des paysans aux chercheurs, de partager leurs connaissances sur les semences paysannes, un pilier essentiel de la résilience alimentaire en Afrique de l’Ouest.

L’initiative Agroécologie et Systèmes alimentaires durables en Afrique de l’Ouest (ASADAO) a été présente à travers trois de ses sous-projets : Aspaap au Sénégal, Equitae au Niger, et Nemo également au Sénégal. Ce fut l’occasion de partager leurs connaissances sur les compromis (trade-offs) liés à l’agroécologie dans la préservation de la biodiversité et la souveraineté des filières semencières paysannes.

Pour Baye Maguette Diop, chargé du projet Aspaap, la participation de son équipe a été motivée par l’envie de partager l’expérience acquise dans la gestion des semences en système de production agroécologique paysanne. « À Méckhé, nous avons mis en place des méthodologies d’accompagnement et des modèles de gestion agroécologique des semences, répondant ainsi aux défis de conservation et d’adaptation aux changements climatiques », explique-t-il. Cette approche collaborative engage paysans et chercheurs dans un même objectif : renforcer la résilience alimentaire locale à travers des approches méthodologiques d’analyse des trade-offs.

Mouhamed Sanoussi Hassan, chargé du projet Equitae au Niger, a également souligné l’importance de l’agroécologie pour préserver la biodiversité et soutenir les systèmes alimentaires locaux. Dans une région aride, il affirme que « les pratiques agroécologiques adaptées aux cultures locales deviennent des solutions viables et durables ». Equitae explore les compromis qui existent entre résilience écologique et amélioration de la sécurité alimentaire dans des processus de valorisation des variétés locales soumis à des regards croisés multi-acteurs et transdisciplinaires.

La Foire de Djimini a ainsi offert un espace d’échanges enrichissant pour les promoteurs de l’agroécologie et les défenseurs des semences paysannes. Les témoignages et initiatives de projets comme Aspaap, Equitae et Nemo montrent l’engagement des acteurs locaux pour une souveraineté semencière en Afrique de l’Ouest, où l’agroécologie se positionne comme une réponse pertinente aux défis globaux et environnementaux