Transition Agroécologique

Au Sénégal, dans un contexte d’irrégularité des pluies et de dégradation des ressources naturelles, l’insécurité alimentaire reste une préoccupation constante. Près de 4 millions de sénégalais étaient sous pression en 2022.

Le pays doit importer près de 70% de ses besoins alimentaires (usda 2020). Cette dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux présente des risques. Elle expose les ménages aux fluctuations des prix et à une plus grande vulnérabilité.

Le Sénégal est donc confronté à des défis majeurs : garantir la souveraineté alimentaire de sa population en forte croissance (3%) et promouvoir des formes d’agriculture durables et respectueuses du climat. 

Une solution reconnue à ce problème est l’agroécologie, notamment depuis la publication de la recommandation politique du comité mondial de l’alimentation (CSA) : les systèmes de production agroécologiques des exploitations agricoles familiales sont en mesure de permettre, de garantir et de rétablir la souveraineté alimentaire locale, les services écosystémiques et la biodiversité. 

 

Au Sénégal, grâce à l’engagement de la société civile à travers la Dynamique pour une Transition Agroécologique (DyTAES) et au soutien de l’Etat, des succès ont été enregistrés ces dernières années, comme par exemple la mise à disposition par l’Etat d’une subvention pour les engrais organiques. Le Sénégal représente donc politiquement une très bonne opportunité pour faire avancer la transition agro-écologique.

 

Cependant, malgré leur fort potentiel, la mise à l’échelle des systèmes de production agro-écologiques est encore confrontée à de nombreux verrous.

 

Pour réussir, la transition agroécologique doit nécessairement s’appuyer sur des changements profonds dans l’organisation des filières et des territoires, ainsi que dans l’ensemble du système de soutien à l’agriculture (recherche, formation, conseil, subventions, financement, etc.). 

 

Il s’agit en premier lieu des politiques nationales, mais aussi internationales, qui ont une influence déterminante sur le financement et la faisabilité de la transition agro-écologique. A cela s’ajoute le fait qu’un changement de paradigme de toutes les parties prenantes (producteurs, secteur privé, Etat, recherche, société civile) est nécessaire pour promouvoir collectivement ce changement à l’échelle de la société.